Numérique responsable et soutenabilité
Tour d’horizon des solutions pour un numérique respectueux de l’intérêt des générations présentes et futures.
Le numérique représente aujourd’hui 3 à 4% des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et 4% de l’empreinte carbone de la France en 2022 [1].
Également, le volume d’eau prélevé par les centres de données, pour l’essentiel de l’eau potable, atteint 681 000 m3 en 2023, un niveau qui reste modeste au regard des volumes prélevés pour d’autres usages. Néanmoins ce volume augmente fortement pour la deuxième année consécutive, avec + 19 % en 2023 [2].
Connaissant la place importante du numérique dans de nombreuses sociétés, le constat peut être suffocant, dans un contexte de réchauffement climatique qui s’accélère. Heureusement, il existe des solutions pour un numérique respectueux de l’intérêt des générations présentes et futures. Tour d’horizon.
Équipement : vive le reconditionnement et la remise à neuf !
Les terminaux (téléphone, ordinateur, tablette…) représentent 50% de l’empreinte carbone du numérique, principalement dans leur phase de fabrication [3]. Quoi de mieux alors que de faire appel à un équipement reconditionné comme le font les consultants Hodos ? Car selon l’Ademe, le reconditionnement permet de réduire les émissions de GES de 50% à 70 % selon l’état de l’appareil et la durée d’usage prolongée. Qu’on soit team Mac ou PC, il existe de très bon reconditionneurs sur le territoire national tel l’Angevin Okamac ou bien le spécialiste du PC EcoDair. Et on n'oublie pas les claviers, les souris et les téléphones portables bien sûr.
Niveau consommables, il faut rappeler qu’imprimer a aussi un impact. Chaque seconde, dans le monde, on produit et on utilise 54 cartouches d'encre, soit 1,1 milliards de cartouches par an [4]. Alors que seul un tiers des cartouches d’impression est recyclé, ce qui signifie que les 70 % restants sont simplement jetés et pas dans un bac de recyclage pour cartouches d’encre [5]. Mais, alors, comment faire pour générer moins de déchets ? En optant pour une offre de cartouches remises à neuf grâce à un processus très poussé de remanufacture, comme le propose par exemple le français OWA.
L’éco-conception au cœur du réacteur
Éco-concevoir son site ou son application est un autre levier significatif dans la construction d’un numérique plus soutenable. A titre d’exemple, la conception et le développement responsables d'applications web et mobiles est le cœur de métier de la coopérative Fairness, qui prône la sobriété, la durabilité, l’émancipation numérique et la solidarité. « Nous ambitionnons d’être le socle d’une communauté toujours plus large d’acteurs engagés pour le développement soutenable pour le numérique sobre, durable et accessible à tous », déclare ainsi Mathieu Marchois, développeur et coopérateur chez Fairness.
Former et sensibiliser
Afin de démocratiser au maximum les leviers du numérique responsable, il faut alors compter sur la transmission et l’essaimage de bonnes pratiques comme via la Fresque du numérique et les formations dispensées par le collectif Green IT. « Chez Fairness, nous sommes convaincus que la transmission de connaissances et bonnes pratiques favorise l’autonomie des équipes et la pérennité des projets. C’est pourquoi outre nos offres d’audit et de développement, nous proposons également des formations avec notre partenaire The Green Companion », déclare Mathieu Marchois. Enfin, il faut également compter sur la formation des générations futures avec le développement de cursus dédiés comme le mastère 2 Numérique Responsable (Bac+5) de l’ISE.
En conclusion, bien loin d’être une contrainte, le numérique responsable est une démarche riche en opportunités pour tout type d’organisation. C’est également un vecteur d'innovation parce qu'il oblige à repenser le numérique autrement, à sortir des sentiers battus et invite donc d'avoir des éléments différenciants par rapport à la concurrence. Ce processus permet de concilier performance économique et responsabilité environnementale, mais aussi d’offrir des bénéfices financiers et concurrentiels tout en impactant positivement l’image de marque des organisations qui s’en saisissent. Convaincus ?
[1] Source : Ademe
[2] Source : Arcep
[3] Source : Banque des territoires
[4] Planetscope https://www.planetoscope.com/electronique/1286-consommation-mondiale-de-cartouches-d-encre-pour-imprimantes.html
[5] https://tri-facile.fr/pensez-vert-importance-du-recyclage-des-cartouches-dencre-et-de-toner/
Crédit photo : Domenico Loia sur Unsplash